BNS: pertes de change en partie corrigées par les achats de devises

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Des pièces de cinq francs et d'un euro (archives)

Photo : Keystone

Les actifs suisses à l'étranger ont diminué en 2010 de près de 52 milliards de francs pour s'inscrire à 3114 milliards l'an passé. Pour leur part, les passifs ont affiché un recul plus marqué, se repliant de 57,3 milliards à 2357 milliards, d'où une position extérieure nette en légère hausse de 6 milliards, à 758 milliards de francs, a indiqué la banque centrale.

Les fluctuations de change ont pesé négativement sur les actifs à hauteur de 282 milliards de francs. Cette perte a toutefois été compensée par les achats de devises de la BNS, qui a sensiblement étoffé ses réserves monétaires à 252 milliards de francs, contre 139 milliards un an plus tôt.

Pertes de change

Au niveau des passifs avec l'étranger, les pertes de change ont atteint 107 milliards de francs. Les importations de capitaux et les plus-values ont en partie compensé les pertes de change.

La situation difficile sur les marchés financiers s'est reflétée dans les créances des banques, qui se sont repliées de 92 milliards de francs, en raison d'importantes pertes de change et de la diminution des opérations interbancaires transfrontières. Du côté des passifs envers l'étranger, les engagements des banques ont reculé de 95 milliards à 611 milliards de francs.

L'USS reproche à la BNS sa passivité sur le franc fort

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Daniel Lampart (archives)

Photo : Keystone

Le franc fort menace des "dizaines de milliers d'emplois" et risque de provoquer une "désindustrialisation" de la Suisse, affirme l'USS. Pour son économiste en chef, Daniel Lampart, le risque d'une croissance zéro existe en Suisse en 2012, a-t-il dit lors de la conférence de presse annuelle à Berne.

La pression sur les salaires, notamment exercée par les travailleurs étrangers moins chers, inquiète aussi l'Union syndicale. Elle approuve en ce sens le renforcement des mesures d'accompagnement que le Conseil fédéral doit présenter cette année au Parlement.

1,40 franc pour un euro

L'augmentation du chômage en Suisse est mis sur le compte du franc fort, qui péjore l'exportation. La monnaie helvétique, toujours surévaluée, fait souffrir 85% des entreprises industrielles, selon le dossier de presse. Pour l'USS, la solution serait de relever "provisoirement" le taux plancher à 1,40 franc pour un euro, afin de créer une situation "acceptable pour l'économie suisse".

L'Union syndicale met également en avant l'importance des conventions collectives de travail (CCT) et de l'instauration d'un salaire minimal dans ce contexte.

250 francs par personne

L'USS souhaite aussi lutter contre les inégalités et renforcer le pouvoir d'achat des Suisses. Elle propose notamment de reverser directement à chaque habitant 250 francs en utilisant les excédents des comptes de la Confédération (1,4 milliard).

La situation de l'AVS préoccupe aussi l'USS, qui veut casser le "mythe du vieux riche". Pour de plus en plus de retraités, la rente AVS ne suffit plus pour vivre, selon la faîtière.

Seuls 34% des hommes et 18% des femmes bénéficient de leurs trois piliers. L'USS veut donc combattre toute nouvelle baisse des rentes, qui plongerait "dans la détresse économique" les bas revenus.

Le franc suisse se renforce avant le sommet sur la zone euro

© KEYSTONE | Selon des analystes, un relèvement à 1,25 franc pour un euro est possible et ne devrait pas être une surprise.

Essorée par le franc fort, la BNS envisage de fermer le robinet aux collectivités publiques

© Keystone | La Banque nationale suisse (BNS), ici à l'image, envisage de suspendre la distribution de ses bénéfices aux collectivités publiques en raison de la perte qu’elle a essuyée à cause de la force du franc.

La Banque nationale suisse (BNS) envisage de suspendre la distribution de ses bénéfices aux collectivités publiques en raison de la perte qu’elle a essuyée à cause de la force du franc. Elle a été privée de 21 milliards de francs en 2010 et de 10,8 milliards au premier semestre 2011.

Les cantons ne sauront pas avant le début de l’an prochain s’ils recevront en 2012 des dividendes de la banque centrale, soit les deux tiers de ses bénéfices. Cette manne constitue d’habitude en moyenne 2% de leur budget. Ils sont donc nombreux à avoir fait une croix sur ces montants.

Certains, surtout en Suisse romande, comptent toutefois sur un versement réduit de la part cantonale des bénéfices de la BNS. Fribourg, Neuchâtel, Genève, le Jura et Berne ont par exemple inscrit au budget un montant équivalant à 40% de la somme qu’ils reçoivent habituellement. Le gouvernement argovien table sur 20%.

Un milliard pour les hôpitaux

Autre changement: le nouveau régime de financement des hôpitaux, qui entre en vigueur le 1er janvier. Avec ce système, les cantons participeront notamment au financement d’établissements privés. Ils devront aussi prendre en charge certains coûts engendrés par les hospitalisations d’un patient hors de son canton de domicile.

La Conférence des directeurs cantonaux des finances évalue à plus d’un milliard de francs les coûts supplémentaires que ce changement de système engendrera pour les cantons. Interrogé, son président, le Soleurois Christian Wanner, pense que cette somme augmentera encore certainement ces prochaines années.

Pour ces nouvelles dépenses, Genève a prévu 24 millions au budget 2012 et Neuchâtel 16 millions. Zurich et Bâle-Ville s’attendent à débourser respectivement 255 et 41,8 millions.

Hausse d’impôts

De manière générale, sur les 21 cantons qui ont rendu public leur budget 2012, Genève prévoit le déficit le plus important (429 millions de francs). Berne présente son premier excédent de dépenses depuis 1997 (156 millions).

Avec un déficit de 20,5 millions, la Thurgovie sera dans les chiffres rouges l’année prochaine, une situation qu’elle n’avait plus connue depuis treize ans. Côté romand, le budget de Neuchâtel prévoit un déficit de 20,9 millions.

Pour financer les dépenses supplémentaires, les gouvernements zurichois (99 millions) et st-gallois (30,2 millions) veulent augmenter les impôts. Le premier aura du mal à faire passer la hausse du coefficient de 100 à 107% devant le Parlement, puisque les partis bourgeois, majoritaires, s’y opposent. A St-Gall, ce taux doit croître de 95 à 105%.

Piocher dans les réserves

D’autres cantons arborent un léger déficit, comme le Jura (3,2 millions). Certains d’entre eux (GL, OW) n’ont pas réussi à présenter un budget équilibré, même en puisant dans les réserves.
Des cantons atteignent les chiffres noirs précisément par ce biais. Il s’agit notamment de Fribourg, qui, pour la première fois, prélève une dizaine de millions sur diverses provisions. De même, le gouvernement argovien fera appel à sa «crousille extraordinaire».

Vaud et Valais équilibrés

Côté romand, Vaud et le Valais affichent un budget équilibré. Le premier, avec un solde positif de 18 millions, prévoit d’alléger la fiscalité d’un point de coefficient. Le second n’entend par contre pas baisser les impôts.

Le canton du Valais parvient à équilibrer son budget notamment grâce à une hausse des recettes fiscales de 75 millions, en raison de l’augmentation du nombre de contribuables. Les investissements nets sont aussi en recul de plus de 40 millions de francs.

Pour les années à venir, plusieurs gouvernements tablent sur une détérioration de la situation. Fribourg annonce ainsi «des temps plus difficiles pour les finances du canton».

L’euro risque de coûter 1,25 franc dès demain

© Keystone | L’appréciation du franc ne reste pas sans conséquence sur l’économie suisse

 

 

La Banque nationale Suisse (BNS) devrait relever mercredi son cours plancher de 1,20 franc pour un euro à 1,25 franc, selon l’agence d’informations économiques et financières AWP. Cette information a favorisé aujourd'hui, vers 15 heures, une hausse de la monnaie unique au-dessus de 1,22 franc (1,2216). Trois quarts d’heure plus tard, son cours interbancaire moyen est cependant redescendu à 1,2165 franc.

Cette tendance, et les projets de la BNS s’ils se confirment, devraient réjouir les industries exportatrices et la branche du tourisme. Le 6 septembre, l’institut d’émission avait fixé son objectif de cours minimum à 1,20 franc. Ce cours avait été largement perçu comme insuffisant.

La zone euro envisage une possible faillite de la Grèce

© Keystone | Le scénario d’une faillite de la Grèce gagne en vigueur en Europe

En dépit des démentis officiels, le scénario d’une faillite de la Grèce gagne en vigueur en Europe. Les difficultés persistantes du pays à respecter son plan de redressement et les réticences des partenaires européens à délier les cordons de la bourse pèsent de plus en plus lourd.

Alors que la priorité reste à la mise en oeuvre rapide des accords du 21 juillet, qui ont décidé du principe d’un deuxième plan de sauvetage en faveur du pays de près de 160 milliards d’euros, le discours évolue. En privé, les gouvernements européens évoquent l’hypothèse d’un défaut de paiement radical de la Grèce.

Dans une telle hypothèse, le pays devrait renoncer à ses obligations de paiement. De l’avis de certains analystes le montant pourrait aller jusqu’à la moitié de sa dette de 350 milliards d’euros environ.

Mieux qu’une faillite

Mardi, la chancelière allemande Angela Merkel a souligné que «la priorité absolue était d’éviter un défaut de paiement incontrôlé de la Grèce». Elle faisait écho à son ministre de l’Economie Philip Rösler, qui avait mis le feu aux poudres en évoquant une possible insolvabilité ordonnée du pays.

Une manière de dire qu’un défaut de paiement bien encadré de la Grèce n’est en revanche plus à écarter et reste préférable à une faillite subie, aux conséquences incertaines. En effet, celle-ci pourrait se propager à d’autres pays fragiles et autrement plus importants, comme l’Italie ou l’Espagne.

La Pologne, qui assure la présidence de l’Union européenne jusqu’à fin 2011, a aussi suggéré mardi à la Grèce de s’inspirer de son expérience à la sortie du communisme, lorsque Varsovie avait négocié une réduction de son endettement de 50% avec l’aide du Club de Paris.

Dommage collatéraux

Un défaut de paiement «ordonné» impliquerait de nouvelles négociations avec les créanciers privés de la Grèce (banques, fonds d’investissement) qui viennent tout juste d’accepter un premier effort: une perte de valeur à terme de 21% sur les titres grecs qu’ils détiennent, dans le cadre du second plan d’aide à la Grèce. Ils seraient alors plus lourdement pénalisés.

Autre dommage collatéral: la note de la Grèce devrait être abaissée, rendant son accès au marché impossible pendant de longues années, peut-être même une décennie, comme ce fut le cas pour l’Argentine.

Le spectre d’une faillite à grande échelle de la Grèce avait été écarté grâce au second sauvetage décidé en juillet. Les dirigeants de la zone euro s’étaient mis d’accord pour prendre le risque qu’Athènes fasse défaut sur une toute petite partie de sa dette et pour une durée très brève, en accord avec les créanciers du pays impliqués pour la première fois.

Mais depuis le front s’est fissuré au sein de la zone euro où l’approbation du plan d’aide traîne en longueur et bute sur les réticences de plusieurs pays. La Slovaquie notamment traîne des pieds tandis que la Finlande exige des garanties préalables, ce qui empoisonne les relations parmi les 17 pays ayant adopté l’euro.

Oui belge

Les députés belges ont néanmoins approuvé mardi, une semaine après les parlementaires français, l’accord européen de sauvetage.

Une téléconférence doit avoir lieu mercredi entre le Premier ministre grec Georges Papandréou, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel au sujet de la Grèce, selon une source gouvernementale grecque.

La BNS décide que l'euro plafonnera désormais à 1, 20 franc

© Keystone | Après des semaines de surenchérissement de la devise helvétique, la Banque nationale suisse est passée à l'action en décidant de fixer un taux de change plancher.

• Les milieux économiques adhèrent à la décision de la BNS
• La Bourse suisse dopée par la décision de la BNS
• Retrouvez plus d’information dans le dossier thématique « devises»

La BNS franchit un pas décisif dans sa lutte contre l’appréciation du franc, qui pèse tant sur les entreprises suisses. Après les mesures déjà déployées durant tout le mois d’août, elle s’est résolue mardi à fixer un cours plancher de 1,20 franc pour un euro.

La Banque nationale suisse (BNS) juge que l’extrême surévaluation actuelle du franc constitue une grave menace pour l’économie suisse et recèle même le risque de développements déflationnistes, à savoir une dangereuse spirale de baisse générale des prix.

L’institut d’émission monétaire ne tolérera donc plus un cours inférieur sur le marché et fera prévaloir ce plancher «avec toute la détermination requise», a-t-il annoncé dans un bref communiqué. Il est prêt pour cela à acheter des devises en quantité illimitée.

Il s’agit d’acheter surtout des euros et des dollars pour soutenir ces monnaies et enrayer ainsi le renchérissement du franc. L’effet n’a pas tardé sur les marchés: l’euro a bondi en un éclair à 1,2161 franc alors qu’il valait à peine plus de 1,10 franc la veille.

Dans l’après-midi, il valait encore 1,2024 franc. La devise helvétique reculait aussi face au dollar avec un billet vert à 85 centimes. La satisfaction était palpable à la Bourse suisse, qui a bondi de plus de 5%.

Montée en puissance

La BNS, qui vise un affaiblissement «substantiel et durable» de la monnaie suisse, concède qu’à 1,20 franc pour un euro, son niveau reste élevé. Elle prévient d’ores et déjà qu’elle ira plus loin si les perspectives économiques et les risques de déflation l’exigent.

Cette étape historique marque une montée en puissance dans la stratégie de la banque centrale, qui avait injecté massivement des liquidités dans le circuit économique en août. Ces actions devaient mettre la pression sur les taux d’intérêt pour affaiblir le franc.

Elles semblaient porter leurs fruits dans un premier temps. Après avoir frôlé la parité avec l’euro le 9 août, le franc s’était ensuite régulièrement affaibli. Mais il se renforçait à nouveau depuis une semaine, son rôle de valeur refuge reprenant le dessus.

Les entreprises suisses luttent depuis des mois pour maintenir le cap malgré l’impact négatif des devises sur leurs résultats, en particulier dans l’industrie et le tourisme. Mais l’essoufflement est devenu flagrant partir de juillet-août.

Avec des perspectives conjoncturelles mondiales sombres, tant du côté de l’économie américaine que de la crise de la dette européenne, l’hypothèse d’une récession courant 2012 n’est plus un tabou. La menace plane sur le marché du travail, même si le paquet d’aide de la Confédération est censé l’amortir quelque peu.

Soulagement général

C’est pourquoi l’annonce choc de la BNS a suscité une réaction générale de soulagement, du monde politique aux patrons, en passant par les syndicats et les experts. Seuls l’USS et les socialistes s’accrochent au souhait d’un plancher de 1,40 franc.

Le niveau choisi, 1,20 franc, est certes inférieur au cours dont rêve l’industrie. Mais cet objectif a le mérite d’être réaliste, commentent les experts. Et comme le fait remarquer Bernard Lambert, chef économiste de la banque Pictet & Cie, il n’est pas exclu que le franc s’affaiblisse durablement au-delà de ce plancher.

Quant à Johann Schneider-Ammann, chef du Département fédéral de l’économie (DFE), il juge que la décision rassurera les entreprises qui savent maintenant sur quelle base faire leurs budgets. Il ne faut pas sous-estimer son effet psychologique, dit-il.

Il est clair que la BNS entame face aux marchés un combat de longue haleine et risque de devoir y consacrer des sommes colossales. Mais pour la plupart des experts, elle est capable d’atteindre son but et seul un cataclysme pourrait l’en empêcher, par exemple le défaut de paiement d’un pays comme l’Italie ou une vaste crise bancaire.

Bourse suisse en forte hausse

En réaction aux mesures de la BNS, la Bourse suisse a terminé la séance de mardi en forte hausse. L’indice SMI des vingt valeurs vedettes a gagné 4,36% à 5367,24 points.

Franc fort: plan d'action du Conseil fédéral globalement salué

Zoom Johann Schneider-Ammann (archives) Photo : Keystone

La volonté du Conseil fédéral de venir en aide aux industries d'exportation et du tourisme, particulièrement touchées par la cherté du franc, est globalement saluée par les acteurs économiques. Pour les syndicats, les mesures sont en revanche insuffisantes.

Les mesures prises par le Conseil fédéral vont dans la bonne direction, selon economiesuisse. Les 2 milliards de francs qu'elles représentent sont "acceptables et financièrement supportables", a dit son directeur Pascal Gentinetta.

Dans les mesures à court terme figurent un soutien à la branche du tourisme et de l'hôtellerie. Même si les mesures exactes et les montants ne sont pas encore connus, Suisse Tourisme s'est dite "très heureuse" par la voix de sa porte-parole Véronique Kanel.

L'USAM, la faîtière des PME, s'est montrée plus critique et a dénoncé ces dépenses de 2 milliards de francs.

Pour les cantons, les décisions prises par le gouvernement vont par contre dans le bon sens. Pour l'association alémanique des consommateurs SKS, la volonté du Conseil fédéral d'interdire les cartels verticaux et horizontaux est particulièrement bonne.

Insuffisant selon l'USS

Les mesures décidées par le Conseil fédéral à hauteur de 2 milliards de francs sont "une goutte d'eau dans l'océan", a critiqué l'Union syndicale suisse. Travail.Suisse juge pour sa part moins durement les décisions du Conseil fédéral.

Du côté des partis, les mesures sont globalement saluées, en particulier celles en faveur de la Comco et du Surveillant des prix qui devraient profiter aux consommateurs.

Le plus heureux semble être le PLR, formation du ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann. Sur les ondes de la RSR, le président du PDC Christophe Darbellay a lui aussi salué les mesures.

Gauche prudente

A gauche, le PS salue l'action du Conseil fédéral, même si elle vient trop tard. Il se montre néanmoins encore prudent sur les mesures en faveur du tourisme et de l'industrie de l'exportation.

Président des Verts, Ueli Leuenberger a plaidé à la RSR pour que le Conseil fédéral se mouille plus en matière monétaire et ne se contente pas de l'action de la Banque nationale.

L'UDC enfin a pris acte du plan d'action du Conseil fédéral et demande à ce qu'il ait une influence sur le long terme en agissant sur les conditions cadre.

(ats)

La BNS intensifie sa lutte contre la fermeté du franc suisse

Zoom Des billets de banque suisses et des billets en euros (archives) Photo : Keystone

"Le franc suisse reste (...) extrêmement surévalué", a indiqué mercredi la BNS. Du coup, l'institut d'émission relève "une fois encore considérablement les liquidités sur le marché monétaire en francs", même s'il constate que les mesures initiées déployaient de premiers effets.

Affaiblir le franc

La pratique vise à augmenter les pressions à la baisse sur les taux d'intérêt dans le but de continuer d'affaiblir le franc. Pour la troisième fois en deux semaines, l'institut d'émission s'attend à voir s'accroître les avoirs en comptes de virement détenus par les banques chez lui.

Ces avoirs passeront dès lors de 120 à 200 milliards de francs. Mercredi il y a deux semaines, ils n'excédaient pas 30 milliards avant d'être relevés une première fois à 80 milliards. Il y a une semaine tout juste, la BNS les avait à nouveau augmentés pour les porter à 120 milliards.

L'institut d'émission monétaire répète par ailleurs être prêt à arrêter d'autres mesures si la situation venait à l'exiger. Mesures qui pourraient, selon les observateurs, éventuellement prendre la forme d'interventions directes sur le marché des devises pour acquérir des euros, histoire de renforcer la monnaie européenne.

Marchés déçus

Le contraire s'est produit mardi à 9h00 au moment de l'annonce de la BNS. Alors que l'euro venait de remonter à son plus haut niveau depuis trois semaines contre le franc, dépassant allégrement la barre de 1,15 franc, il a chuté de trois centimes pour tomber brièvement à 1,1222 franc.

Les mesures de la BNS ont déjà porté des fruits. Le franc s'est notablement affaibli en l'espace de deux semaines, lui qui avait frôlé la parité le 2 août contre l'euro, la monnaie unique s'échangeant alors à un plus bas historique de 1,007 franc.

La BNS intensifie sa lutte contre la fermeté du franc suisse

Zoom Philipp Hildebrand, président de la BNS (archives) Photo : Keystone

La Banque nationale suisse (BNS) intensifie ses mesures pour contrer la vigueur du franc. L'institut d'émission a décidé de porter à 200 milliards de francs, contre 120 milliards, les avoirs en comptes de virement détenus par les banques chez lui.

C'est la troisième fois en deux semaines que la BNS publie un communiqué pour expliquer qu'elle prend des mesures contre le phénomène de valorisation du franc. Celle annoncée mercredi vise à accroître une nouvelle fois les liquidités injectées dans le circuit économique suisse.

Le montant désormais porté à 200 milliards de francs atteignait encore 30 milliards mercredi il y a deux semaines, au moment de l'annonce des premières mesures. La BNS avait alors indiqué donner un tour plus expansionniste encore à sa politique monétaire en cherchant à faire tendre vers zéro son taux Libor de référence.

Le franc se renforce

Le franc s'est renforcé tout de suite après l'annonce mercredi de nouvelles mesures prises par la Banque nationale suisse (BNS) pour contrer son appréciation. Juste avant pourtant, il s'était affaibli, l'euro et le dollar atteignant leur plus haut niveau depuis trois semaines.

Vers 9h20, la monnaie unique européenne chutait à 1,1222 franc contre 1,1550 franc à peine une heure plus tôt. Le billet vert pour sa part plongeait à 78,25 centimes, après avoir grimpé à 80,17 centimes également 60 minutes auparavant.

Les marchés boursiers ont de leur côté entamé la séance de mercredi dans le rouge. La Bourse suisse cédait ainsi environ 1,3% dans les premiers échanges vers 9h20, après avoir clôturé en hausse de 0,91% la veille.

(ats)

L’euro passe sous 1,03 franc et le dollar sous 73 centimes

© Keystone | Le franc a atteint lundi après-midi un nouveau plus haut face au dollar à 0,7482 CHF/USD.

Autour de la rade, l’euro et le franc sont égaux

«Nous nous sommes réunis entre plusieurs métiers et avons décidé d’appliquer ce taux de change simplifié pour les Fêtes, explique Alain Bergdorf, président de l’Union des forains de Genève. C’est tout simplement plus pratique au niveau comptable!» Le mot d’ordre a été largement suivi, à l’exception de quelques enseignes éparpillées sur la rade. A relever que certaines d’entre elles font preuve de créativité en matière de taux de change: entre 1,11 franc/euro et 1,25 franc/euro, selon l’emplacement du stand et le montant dépensé.

L’euro, jusqu’à nouvel ordre, continue à valoir plus cher que notre cher – de plus en plus d’ailleurs – franc suisse. «Ce n’est pas juste de loger tout le monde à la même enseigne, relève Jessica, une employée d’un stand à crêpes et granitas. On a décidé d’appliquer un taux de change différent pour ne pas pénaliser nos clients européens.»

Sont-ils nombreux? «85% des visiteurs des Fêtes proviennent de la zone euro», conclut Bernard Cazaban, porte-parole de Genève Tourisme & Congrès.